Le charpentier Brenner Tradition s’est imposé comme spécialiste de la restauration des maisons alsaciennes à colombages qu’il démonte puis remonte en essayant de conserver le maximum de poutres anciennes.
L’orfèvre de la renaissance des maisons alsaciennes, c’est lui. Le charpentier Brenner Tradition s’est imposé comme spécialiste du sujet. Nombreuses sont les opérations de restauration d’emblématiques habitations à colombages qu’effectue l’équipe d’experts rassemblée dans les ateliers d’Hochfelden (Bas-Rhin) autour de Stéphane Duchossois, le successeur depuis deux ans de Cédric Brenner qui avait dirigé l’entreprise familiale pendant quatre décennies. « Le métier est si spécifique que la seule formation possible, c’est par nous-mêmes ! Même un charpentier expérimenté met 5 à 8 ans pour maîtriser toutes les techniques », estime le gérant.
Chaque poutre est soigneusement nettoyée, repolie, ajustée avant de reprendre son emplacement d’origine… ou d’en trouver un nouveau. Particularité de l’exercice, parfaitement validée par les défenseurs de ce patrimoine et autres gardiens de la tradition, le remontage des maisons alsaciennes conçoit d’agréger les éléments de structure d’origine à d’autres, provenant de ruines de constructions.
Ce puzzle, Brenner Tradition sait le mettre en œuvre de façon très méthodique. « Nous stockons soigneusement des éléments, que nous récupérons de différentes manières, par le bouche-à-oreille et jusqu’au Bon Coin », souligne Stéphane Duchossois. Le chêne ancien est la principale essence (80 % des cas), suivie du sapin.
Pour le dirigeant de l’entreprise de 10 salariés, la restauration est d’abord un exercice de patience à son démarrage. « Plus on passe du temps avec le client, plus on augmente les chances d’un beau résultat. Cette phase initiale donne l’occasion d’un passage en revue le plus détaillé possible. Au fur et à mesure qu’on ausculte la charpente et qu’on visite le toit, on découvre des colombages d’origine parfois insoupçonnés, de vieilles mortaises, mais aussi des dégradations plus importantes qui obligent à revoir le projet et à poser clairement la question au client : « on y va ? ou on n’y va pas ? ».
« L’objectif, c’est de conserver le maximum, mais parfois, c’est impossible, d’où l’intérêt de ce stock de réserves », souligne Stéphane Duchossois. Et l’entreprise intègre toujours des « provisions pour imprévus », de l’ordre du 5 % du montant prévisionnel.